Ce dernier-né des CFI était très attendu. Et pour sa naissance officielle, à Cannes, le 18 septembre 2021, la famille était réunie au grand complet : représentants des six stations SNSM des Alpes-Maritimes, équipe du CFI Cannes – Alpes-Maritimes, directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Méditerranée, représentants du préfet maritime de Méditerranée et du maire de Cannes, sous-préfète, mais aussi l’inspection des nageurs sauveteurs, le président national de la SNSM et, en « VIP » bienveillant, Alain Bernard.
Emmanuel de Oliveira, président national de la SNSM, s’est réjoui de l’inauguration de ce nouveau centre. Cette structure répond à un besoin réel car, jusqu’à présent, pour se former, les futurs nageurs sauveteurs azuréens n’avaient pas de possibilité, sauf à devoir s’éloigner. Car l’exigence de cette formation et le nombre important de diplômes à obtenir nécessitent un investissement important en heures, surtout si en plus il faut faire 50 ou 60 km à chaque session…
Un bel outil au service de la formation des futurs sauveteurs en mer
« C’est un épilogue heureux, après des années d’attente », souligne Jean-François Leonard, président de la station SNSM de Cannes. En acceptant cette présidence il y a deux ans, il s’attelle aussi à une autre tâche, plutôt ardue : trouver des locaux pour créer enfin ce CFI qui manque aux Alpes-Maritimes. Il repère une possibilité à Golfe-Juan, sur le port, un grand bâtiment vide, mais ce dernier va finalement faire l’objet d’un arrêté de péril. Déterminé, Jean-François Leonard persiste et, au détour, d’une réunion avec David Lisnard, le maire de Cannes, il aborde le sujet. « Banco », annonce le premier magistrat, « on va soutenir votre centre de formation à Cannes. » Il faudra ensuite près d’un an de réunions et d’échanges pour que des locaux adéquats soient identifiés au sein de la Faculté des Métiers et qu’une équipe soit constituée pour en assurer le fonctionnement et l’encadrement.
Ce sont près de 300 m2, composés d’un amphithéâtre, d’une salle de réunion, d’un bureau, d’un lieu de stockage pour le matériel et d’un parking (ce qui, dans les villes des Alpes-Maritimes, est un luxe appréciable). Ce nouveau CFI est plutôt bien doté ! Pour un loyer très… attractif, puisque la municipalité cannoise a décidé de loger le CFI à titre gracieux.
Éric Petitjean, l’actuel patron de la station de Cannes – Golfe-Juan, qui cessera de piloter la vedette de sauvetage en juillet prochain, assurera le rôle de directeur. Douze formateurs habilités recevront les sauveteurs embarqués pour des mises à niveau en secourisme et dispenseront leur enseignement aux promotions de futurs nageurs sauveteurs maralpins. L’occasion de voir les plages des Alpes-Maritimes se parer enfin d’une nouvelle couleur, le orange ! Ce qui n’était le cas jusqu’à présent qu’à Théoule-sur-Mer. Le trente-deuxième CFI de la SNSM accueillera très prochainement, pour commencer, les sauveteurs embarqués pour des formations de secourisme, avant de prendre d’ici peu son rythme de croisière.
Alain Bernard, parrain de la nouvelle promotion des nageurs sauveteurs de la SNSM
Venu en voisin à l’inauguration du CFI de Cannes – Alpes-Maritimes, l’Antibois Alain Bernard est engagé auprès de la SNSM depuis déjà plus d’un an. Il est d’ailleurs parrain de la nouvelle promotion des nageurs sauveteurs. Très impliqué dans la lutte contre les noyades, l’ancien sportif de haut niveau ne se repose pas sur ses médailles et fourmille de projets, visant notamment à permettre aux enfants d’apprendre à bien nager. « Mon engagement auprès de la SNSM est un soutien logique, que je trouve bien modeste face à celui de tous ces sauveteurs bénévoles mobilisés pour sauver des vies en mer », dit-il humblement.
Trente-deux centres de formation et d’intervention SNSM
Les trente-deux centres de formation et d’intervention (CFI) de la SNSM couvrent l’ensemble du territoire métropolitain et fonctionnent grâce à l’implication de plus de trois mille trois cents bénévoles. Ils forment chaque année près de cinq cents nouveaux nageurs sauveteurs mis à la disposition des communes littorales pour la surveillance estivale des plages.
Les formateurs bénévoles des CFI dispensent l’instruction théorique et pratique permettant l’obtention des diplômes nationaux réglementaires pour assurer la surveillance des baignades publiques, et les compléments maritimes jugés nécessaires par la SNSM pour exercer leur mission de surveillance sur les plages. Ils délivrent aux bénévoles des stations de leur département les formations pour lesquelles ils sont agréés.
Les CFI exercent également des missions de sécurité civile, tels des DPS – dispositifs prévisionnels de secours – dans le cadre de manifestations publiques (sécurités nautiques, manifestations sportives ou culturelles…).
Article rédigé par Marjorie Biran, diffusé dans le magazine Sauvetage n°158 (3e trimestre 2021)